Poésie

Le geste lui-même

L’émotion poétique est ressentie en regardant aussi bien le geste du peintre que le résultat.

Le geste est spontané, sans le support d’une esquisse. Il est réalisé dans le souffle, mobilisant toute l’attention du peintre et tout son corps.
La vidéo ci-dessus montre Beppe Mokuza Signoritti peignant une fleur de chrysanthème, observez attentivement chacun de ses gestes.

Au cours de la réalisation, le spectateur voit la composition apparaître progressivement, toutefois sans vraiment comprendre où va le peintre. Les derniers traits sont ceux qui déterminent la nature profonde de l’œuvre, la composition saute littéralement aux yeux du spectateur.

Les éléments peints et leur agencement

Dans l’œuvre, l’émotion provient essentiellement de la composition et de l’énergie des traits.

La composition ménage des espaces vides qui se répondent. Dans cette optique, les paysages sont souvent estompés par la brume dont n’émergent que des éléments structurants. La tonalité de l’encre, sombre en premier plan, claire dans le lointain, permet de créer des oppositions.

L’intention du peintre se lit dans chaque trait. La feuille de bambou par exemple donne lieu à des variations infinies, depuis la feuille énergiquement et solidement droite, jusqu’à la feuille indolente portée par le vent.